dimanche 5 avril 2015

RATP et les chrétiens d'Orient

Dans le métro, on t’encourage à tromper ton mari, à avorter, à donner au Secours islamique, à « t’envoyer en l’air », mais l’aide aux chrétiens d’Orient, c’est beaucoup trop provocateur.
 

Charlotte d'Ornellas - Journaliste indépendante
 


Il y a quelques jours, Monseigneur di Falco annonçait ce que tout le monde a dû relire trois fois avant de le croire : la RATP venait de faire réimprimer toutes les affiches du concert des Prêtres à l’Olympia pour y supprimer la mention « pour les chrétiens d’Orient ».
On a d’abord eu le droit à l’éternel refrain de la laïcité : la charte de la RATP proscrit toute communication « à caractère religieux ». Il faudrait donc que la RATP nous explique calmement quel caractère non religieux peut bien avoir une pub pour le ramadan.
Il faudrait également qu’elle nous indique en vertu de quel genre de laïcité les Parisiens ont le droit à des affiches en 4 m x 3 m les incitant à donner au Secours islamique, mais sont privés d’affiches qui pourraient les pousser à soutenir des actions humanitaires en faveur des chrétiens persécutés.
Ces populations sont menacées parce qu’« adoratrices de la croix », et la RATP refuse de mentionner leur nom… pour la même raison ! En termes d’exemple de collaboration immonde, on frise la perfection.
 
Conclusion : dans le métro, on t’encourage à tromper ton mari, à avorter, à donner au Secours islamique, à « t’envoyer en l’air », mais l’aide aux chrétiens d’Orient, c’est beaucoup trop provocateur. Question de principe, sans doute…

 
À moins que certains avouent que leur « laïcité » a pour ennemi unique et exclusif le catholicisme et pour but la destruction de l’identité chrétienne de la France, et se servent donc de l’islam et de l’idéologie libertaire en vogue pour précipiter la victoire…


Devant le tollé populaire, politique (jusqu’à un député PRG !) et médiatique provoqué par la décision, la RATP aurait pu reconnaître une erreur regrettable… Pensez-vous, elle réussit à faire pire !

Dans son dernier communiqué, il n’est même plus question de laïcité mais de « neutralité » dans le cadre d’un « conflit armé » qui se tient à l’étranger.
Vous avez bien lu : la RATP choisit la neutralité entre l’État islamique et les chrétiens d’Orient.

Elle a bien raison : entre des islamistes qui massacrent, violent, pillent, détruisent et kidnappent et des chrétiens sans défense qui sont obligés de fuir pour échapper à la conversion forcée ou à la mort, c’est compliqué de prendre partie. Clin d’œil cruel que celui de la RATP qui prend (le Sanhédrin) pour exemple la veille du Vendredi saint, et abandonne ainsi les chrétiens d’Orient à leur sort…

La « laïcité », c’était déjà osé comme défense, mais la « neutralité », c’est franchement inaudible…

Il doit bien y avoir une raison, pourtant. Peut-être le « plus gros contrat jamais signé » par la RATP le 20 novembre dernier avec l’Arabie saoudite pour l’exploitation des réseaux de bus de Riyad ? Ou la peur de compromettre celui pour lequel on s’est porté candidat – la décision devrait intervenir bientôt – concernant, cette fois, l’exploitation du métro de Riyad ?
La susceptibilité de certains de ses employés ou passagers ?

Pauvre France, que les chrétiens d’Orient appelaient encore récemment leur « tendre mère »…

À moins que les Français ne réparent cette honte en se précipitant au concert qui sera, malgré tout, au profit des chrétiens d’Orient, et profitent de la polémique pour faire un don aux quelques associations qui œuvrent courageusement pour ne pas oublier cette tradition française millénaire de protection des chrétiens persécutés… [Charlemagne/Haroun Al-Rachid]