mercredi 2 octobre 2013

L'avenir du Moyen Orient

L'avenir du Moyen Orient


L'avenir du Moyen Orient, le sort des minorités, et pas seulement des Chrétiens, au Moyen orient est suffisamment tragique, moralement et humainement inacceptable pour qu'il me paraisse nécessaire de donner mon sentiment.
 
Les exactions, les assassinats, les viols, les destructions d'églises, les pillages commis au nom d'un Islam perverti, d'un faux Islam, sont une injure aux hommes et une injure à Dieu.
Je ne sais pas, en tant que citoyenne, si les bandes d'assassins qui se livrent à ces atrocités auront un jour des comptes à rendre à la justice des hommes, mais en tant que croyante, j'ai la ferme conviction que ces monstres barbares auront un jour des comptes à rendre au tribunal de Dieu.
 
Ceci posé, la légitime indignation que nous ressentons tous ne doit pas nous empêcher de porter un regard lucide sur ce qui se passe au Moyen Orient et surtout nous devons éviter de commettre des erreurs d'analyse qui pourraient s'avérer lourdes de conséquences à long terme.
 
Essayons donc de réfléchir ensemble : Le fait communautaire, y compris religieux, est une réalité sociale, donc politique. Mais le communautarisme est une perversion de cette réalité. Rien qu'au Liban, il y a 18 communautés religieuses alors qu'entends t'on par "Chrétiens d'Orient" au juste ? 
 
Cette généralisation sommaire et simplificatrice me parait aussi vide de sens que pourrait être le concept de "Musulmans d'Orient".
 
Il me faut être claire, je suis une laïque intransigeante et je me refuse à envisager autre chose que le cadre de la Nation pour protéger les minorités au Moyen Orient.
Nous ne sommes plus à l'époque des canonnières et des protectorats, le "nation building" de l'époque Bush a montré ses limites.
 
Il est vain et illusoire de penser que qui que ce soit d'autre que l’état irakien,l'état syrien, l'état libanais, l'état egyptien soient les garants de la paix civile et de la paix religieuse.
Ce serait une folie que de se laisser aller à promouvoir hypocritement une cantonisation du moyen orient sur base politico-religieuse, politique qui était celle de madame Rice à une certaine époque.
 
Est-ce que c'est vraiment ça ce que l'on veut ? Ne serait ce d'ailleurs que pour une raison simple qui dépasse le cadre strictement libanais : il n'y a pas que les Chrétiens d'Orient qui soient menacés au Moyen Orient par les brutes fanatiques d'Al Qaeda et autres variétés fascistoïdes. Qui parle des Alaouites ? Qui parle des Kurdes ? Qui parle des Druzes ? Qui parle des Laïcs ? Qui parle des Démocrates ? Ils ne sont pas intéressants ces gens là ?
 
Que l'Europe soutienne les gouvernements qui soient garants de la paix civile et religieuse, même s'il faut parfois se boucher le nez, est une chose, que l'Europe s'immisce dans les affaire intérieures de nations souveraines en est une autre. Ce serait une mauvaise chose pour l'Europe, une mauvaise chose pour le Moyen Orient, une mauvaise chose pour les Chrétiens d'Orient.
 
En tout cas il y aurait quelque chose de pire que soutenir ces régimes autoritaires ce serait pour une démocratie comme la France de faire le lit de l'extrémisme fanatique en Syrie où ailleurs comme monsieur Hollande avait eu à un moment la faiblesse de l'envisager par naïveté.
 
Il n'est pas non plus besoin que l'aide européenne se traduise par l'envoi d'une armada de bateaux chargés d'accompagner l'exil de population chrétienne qui n'en demande pas tant : nés sur place, ils veulent comme leurs aïeux, vivre sur place et y mourir après avoir élevé leurs enfants dans la Foi de leur père.
 
L'enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions, c'est vrai partout, mais c'est particulièrement vrai dans "L'Orient compliqué".

 
Ijab KHOURY
Adjointe au Maire du 16ème arrondissement à Paris


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