mercredi 26 septembre 2012

Syrie : dramatique rafle des chrétiens de Rableh

Un aperçu de ce que deviendront la Syrie et le Liban si les souhaits du Président français étaient réalisés.
 
Au moment où les nouvelles sur le fait que la Syrie subit de plus en plus l'attaque de mercenaires extrémistes internationaux financés par des théocraties islamiques wahhabites 'takfiristes' (terme pour dire que tout ce qui n'est pas leur façon de voir la religion musulmane est traité d'apostasie et digne de mort), les télévisions françaises relatent avec emphase "l'aide" de l'émir du Qatar aux quartiers et régions défavorisées de France, sa visite au président Hollande et, enfin, le discours de ce dernier aux Nations Unies, réclamant le départ du président Syrien.

Ci-dessous, nous avons un aperçu de ce que deviendront la Syrie et le Liban si les souhaits du Président français étaient réalisés. Je pense que les dirigeants français sont dans leur rôle quand ils acceptent des financements pouvant aider à favoriser le wahhabisme chez eux. Mais de grâce laissez les Orientaux décider eux-mêmes de leur avenir. Ils sont majeurs.

Roger Akl


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Syrie : dramatique rafle des chrétiens de Rableh
280 personnes prises en otage
ROME, mardi 25 septembre 2012 (ZENIT.org) – La rafle des chrétiens intéressant la zone du village de Rableh, situé à la frontière libanaise, dans l'ouest de la Syrie, se poursuit, dénonce l’agence vaticane Fides.
Après la maxi prise d'otages du 24 septembre, qui a concerné 150 personnes, aujourd’hui, 25 septembre,130 autres civils qui ont été arrêtés et enlevés dans la zone par des bandes armées dans le cadre d'une opération qui a créé au total un groupe de 280 otages, déplore l’agence internationale.
Ainsi que l'indiquent des sources locales de Fides, « les otages ont été rassemblés dans une école de la localité de Gousseh alors que leurs ravisseurs ont relâché les femmes arrêtées précédemment ».
Les auteurs de la prise d'otages, armés, ont fait savoir qu'ils « entendent attendre leur chef puis négocier le versement d'une éventuelle rançon ».

Au sein de la communauté chrétienne de Rableh règne une grande peur du fait qu’hier les corps de trois chrétiens, qui avaient été enlevés dans le village de Saïd Naya ces derniers jours, ont été retrouvés sans vie sur le bord d'une route.
Selon un prêtre local, qui demande à Fides de conserver l'anonymat, « il ne s'agit pas d'une persécution mais d'une manoeuvre visant à répandre la suspicion et la méfiance et à instiguer à la guerre confessionnelle ».
Le comité local de « Mussalaha », l'initiative populaire de « réconciliation » en partant du bas, cherche actuellement une solution de dialogue et de paix.
Le problème est qu'il « s'agit de bandes armées non identifiées et incontrôlées, qui agissent indépendamment et sans référence à l'armée syrienne libre (Free Syrian Army). Ceci rend toute négociation beaucoup plus difficile » observe la source de Fides.
Selon des sources de Fides, en Syrie, il existerait actuellement environ 2.000 groupes armés indépendants de la FSE, ayant chacun leurs priorités et cherchant à influencer le conflit en cours entre rebelles et loyalistes.

mercredi 12 septembre 2012

Au nom de ceux qui ne sont plus



A propos du texte de Nicolas Crosnier :
« Pourquoi l’Azerbaïdjan fait du meurtrier d’un Arménien un héros national »
  

(Rue89 – Le nouvel Observateur, 9/09/2012)

http://www.rue89.com/2012/09/09/pourquoi-lazerbaidjan-fait-du-meurtrier-dun-armenien-un-heros-national-235190


par Jean Géronimo
Spécialiste de la Russie*



 

Cette analyse est contestable sur plusieurs points, dont celui de ne pas prendre en compte la dimension psychologique et symbolique, très lourde, pour les arméniens.
Pour une analyse plus complète du drame, replacé dans un cadre plus géopolitique, dix éléments doivent être mentionnés.

1) Pour rappel, l’Azerbaïdjan est une des plus sévères dictatures de la zone post-soviétique. Cela permet de mieux « comprendre » la décision de son président. Le président Aliev a été l’ami de Bush, faut-il le rappeler, lequel a qualifié l’Azerbaïdjan de « régime démocratique »… J’ai du mal à adhérer, sincèrement.

2/ Soulignons que le génocide arménien n’a jamais été officiellement reconnu, et en ce sens, les arméniens ne sont pas mieux traités que les autres, comme l’affirme l’auteur. Bien au contraire ! Sinon, ce génocide aurait été - fort justement - reconnu depuis longtemps !!

3/ L’Azerbaïdjan mène un jeu trouble grâce à sa puissance énergétique, utilisée comme arme politique, parfois pour influer sur les négociations internationales et les décisions juridiques. Un « petit pays » certes, mais qui sait se défendre, surtout avec ses dollars (issu de sa rente énergétique) et avec la complicité américaine.

4/ L’Azerbaïdjan (avec la Turquie) est étroitement liée aux projets énergétiques (oléoducs, gazoducs) élaborés par Washington pour contourner la Russie et réduire sa puissance géopolitique. Une sorte de levier stratégique.

5/ L’Azerbaïdjan est définie par Brzezinski comme un « pivot géopolitique », susceptible d’être utilisé au service de la stratégie d’expansion américaine en Eurasie. Cela explique la bienveillance américaine – donc de la gouvernance mondiale et de ses règles informelles – à l’égard de ce « petit pays », qui verrouille sa position stratégique dans la région.

6/ L'Azerbaïdjan a appartenu au GUAM, construction américaine pour contester la domination russe en zone post-soviétique et accélérer son reflux (« roll back ») depuis la fin de la guerre froide. Cette adhésion ne laisse place à aucune ambiguïté sur l’attitude de ce pays face à la Russie et ses alliés.

7/ L’Arménie est un allié fidèle de la Russie, inversement à l’Azerbaïdjan, proche de Washington. Cette affaire touche donc, par ricochets, les intérêts des administrations américaine et russe. Comme une gifle politique inutile, à la Russie.

8/ Le nationalisme, utilisé comme levier identitaire dans l’ancienne zone d’influence soviétique, est structuré contre un ennemi ethnique (parfois russe, parfois arménien...) ou religieux. Dans cette optique, et pour cimenter l’unité politique, tous les coups sont bons (dont les meurtres ethniques).

9/ Le groupe de Minsk a stabilisé une forme de paix entre arméniens et azerbaidjanais et empêché la poursuite d’une guerre meurtrière. Il a donc une fonction politique utile, contrairement aux affirmations de l’auteur regrettant « 20 ans d’échecs ». Plutôt 20 ans de massacres évités.

10/ Les courants et « héros » fascistes antisémites et anti-soviétiques sont aujourd’hui réhabilités en Hongrie, en vue d’y renforcer l’idée nationale (comme dans de nombreux pays de la zone post-soviétique, dont l’Europe de l’Est et les Etats baltes). Troublante coïncidence avec cette sacralisation d’un « héros national » en Azerbaïdjan, visant, dans le même temps, à rompre avec l’héritage soviétique, synonyme de perte d’identité et de soumission au « colonisateur russe ». Une forme de « réécriture de l’histoire », régulièrement dénoncée par V. Poutine.

L’ensemble des 10 éléments mentionnés m’incitent à considérer la libération de Ramil Safarov comme une violation des droits et de la moralité humaine, sous couvert d’arrangements et d’ententes entre différents Etats protégés par Washington. Ententes qui s’expliquent encore mieux par la dimension économique : la Hongrie (et l’Europe) a besoin d’énergies, l’Azerbaïdjan en est riche - et Washington a besoin de ces deux Etats pour des raisons politiques et stratégiques. Une évidence.

Ce qui est inadmissible, est l’inaction de l’Europe et des Etats-Unis, qui ont montré plus de « présence » dans d’autres affaires. Pourtant, c’est un terrible symbole pour le peuple arménien. Et, surtout, une blessure indélébile.

Une justice internationale à géométrie variable, qui n’émeut guère l’opinion internationale, endormie par l’unilatéralité de la vision occidentale sous leadership américain, via des médias sous contrôle. Une information anormalement favorable aux Etats hostiles à la Russie et à ses alliés (dont l’Arménie).

Le plus choquant, est que l’auteur, N. Crosnier, affirme sur la fin de son texte que l’acte (le meurtre) est « justifié », par différentes considérations.

Par respect pour l’humain et la vie, on ne pourra jamais justifier une telle chose.

Au nom de ceux qui ne sont plus.

Et de la justice, s’il en reste.


* Auteur de "La Pensée stratégique russe", publié aux éditions Sigest


Voir aussi : 
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2809
http://www.alterinfo.net/A-propos-du-texte-de-Nicolas-Crosnier-Pourquoi-l-Azerbaidjan-fait-du-meurtrier-d-un-Armenien-un-heros-national_a81320.html
 

lundi 10 septembre 2012

Un honteux procès

4 journalistes devant un tribunal turc

Un honteux procès de la presse 
tant pour la Turquie que pour l’Europe !


Doğan Özgüden, rédacteur en chef d’Info-Türk, fait ce 9 septembre, à l’occasion du 60e anniversaire du début de sa carrière de journaliste en Turquie, la déclaration suivante :


J’ai commencé le journalisme à l’âge de seize ans, le 9 septembre 1952 à Izmir dans la République de Turquie.

C'était les premières années du pouvoir du Parti démocrate. Il avait promis une réelle démocratisation dans le pays. Toutefois, 184 personnalités dont plusieurs écrivains ou artistes du pays se trouvaient derrière les barreaux de fer sous l’accusation d’appartenance une organisation communiste. Un nombre croissant de journalistes et d'écrivains d'opposition ont suivi.

Les officiers de l’armée turque ont renversé le pouvoir démocrate le 27 mai 1960 par un coup d’état militaire avec la promesse d’établir un régime démocratique. Toutefois, ils ont refusé de libérer des intellectuels kurdes se trouvant dans les geôles. De plus, ils ont déporté plusieurs personnalités célèbres du peuple kurde, emprisonné notre écrivain mondialement connu Aziz Nesin et le courageux journaliste Ihsan Ada.

La cible principale des périodes de coalitions, de coups d’état de 1971 et 1980 ainsi que des coups d’état postmodernes fin du 20è siècle et début du 21 siècle était toujours des journalistes, écrivains, artistes ainsi que des défenseurs des droits des travailleurs, du peuple kurde et des minorités nationales.

Dans ma carrière de journaliste longue de 60 ans, y compris des années d’exil, je n’ai connu que la répression, les poursuites, les procès, les condamnations, l’exil et les menaces de mort.

Les détails et les preuves de tout ce non-respect de la liberté d’expression se trouvent dans mes mémoires de mille pages, publiés récemment en deux volumes sous le titre Le journaliste "apatride".

A l'occasion de ce 60e anniversaire de ma carrière de journaliste je ne veux pas parler de mes propres problèmes et combats. Je veux seulement mettre accent sur l’état déplorable de la liberté d’expression et de presse dans un pays toujours membre  du Conseil de l’Europe, de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe et de l’OTAN et membre candidat à l’Union Européenne.

Dans trois jours ce sera l’anniversaire d’un des putschs les plus sanglants du dernier siècle, le coup d’état du 12 septembre 1980. Malgré toute affirmation de démocratisation, la Constitution de ces putschistes est toujours en vigueur et les pratiques répressives contre le peuple kurde, les minorités nationales et confessionnelles se poursuivent avec la même atrocité.

Si l’on parle des chiffres:

Durant ces 60 années, jamais une centaine de journalistes n'ont été emprisonnés en même temps comme c'est le cas aujourd'hui.

Durant ces 60 années, jamais des milliers d’hommes ou de femmes politiques n'ont été emprisonnés en même temps comme c'est le cas aujourd'hui.

Et demain, le 10 septembre 2012, 44 journalistes seront jugés devant un tribunal turc sous l’accusation de “terroriste”.

-   Le peuple de Turquie: Turcs, Kurdes, Arméniens, Assyriens, Grecs,  Juifs et plus de 50 groupes ethniques, ne le méritent pas.
-    Les peuples européens qui considèrent l’Union européenne comme un projet de cohabitation des peuples libres dans la paix et la justice sociale, ne le méritent pas.

Honte aux dirigeants politiques de Turquie qui se réclament héritiers des 16 “états turcs” fondés pendant des siècles, qui ont l’ambition de voir la Turquie comme étant le deuxième état le plus puissant après l’Allemagne dans l’Union européenne, et qui utilisent tous les moyens pour établir une hégémonie néo-ottomane dans le Moyen-Orient.

Honte aux dirigeants européens qui poursuivent les marchandages avec la Turquie en la considérant toujours comme un candidat fiable pour l’Union européenne, qui se taisent devant la violation permanente de la liberté d’expression et qui donnent à Ankara n’importe quelle concession pour pouvoir récupérer les votes des électeurs d’origine turque.

Bruxelles, le 9 septembre 2012

Doğan Özgüden
Rédacteur en chef d’Info-Türk

mardi 4 septembre 2012

L'Azerbaidjan menace la paix régionale

L'Azerbaidjan menace la paix régionale* en glorifiant un crime raciste
Représentation du Haut-Karabagh


La république du Haut-Karabagh condamne avec dernière vigueur la libération, la grâce et la promotion du criminel Ramil Safarov par l'Azerbaïdjan. Elle considère que cette provocation politique de Bakou porte un rude coup au processus de négociations mené dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE.

Par de tels agissements, l'Azerbaïdjan démontre une nouvelle fois qu'il constitue une menace fondamentale à l'existence et à la sécurité physique des Arméniens, entérinant ainsi de lui-même l'impossibilité catégorique et définitive du retour du Haut-Karabagh sous sa juridiction.

« Personne ne peut exiger de populations arméniennes qu'elles vivent sous la coupe d'un Etat qui glorifie - sur la base de considérations racistes - le meurtre d'Arméniens. Nous appelons tous ceux pour qui les droits de l'Homme et le droit international font sens à condamner sans réserve le régime criminel de Bakou » a déclaré Hovhannès Guévorguian, le représentant en France de la République du Haut-Karabagh.

Le 31 août dernier, les autorités hongroises ont transféré le criminel Ramil Safarov en Azerbaïdjan. En 2004, en Hongrie, Safarov avait froidement décapité à la hache Gourguen Markarian - un officier arménien - alors que celui-ci dormait. Safarov avait été condamné à perpétuité dont 30 ans incompressibles. Aussitôt arrivé à Bakou, le meurtrier a été libéré, gracié par le président Aliyev et promu au grade de major.

« La décision de la justice hongroise d'extrader l'assassin vers l'Azerbaïdjan indigne tous les Karabaghiotes par sa sa candeur et son amateurisme : Dès 2004, Ramil Safarov a été proclamé ‘héros national' par l'Azerbaïdjan et l'Ombudsman azérie de l'époque, Mme Elmira Suleymanova, avait alors déclaré qu'il ‘devrait servir d'exemple pour la jeunesse azérie'. » a poursuivi Hovhannès Guévorguian. « La grâce du président Aliyev, la glorification du tueur et la réaction de l'opinion publique azérie ne constituent qu'une confirmation du caractère arménophobe et raciste du régime de Bakou et d'une société azerbaïdjanaise entière endoctrinée à la haine » a-t-il conclu.

La république du Haut-Karabagh note que l'affaire Safarov démontre aussi combien l'Azerbaïdjan se moque de ses engagements juridiques européens et de la communauté internationale et qu'il ne saurait à ce titre constituer un partenaire crédible.



* Lire à ce sujet "Artsakh : Au service de la paix et de la sécurité de la région", Ed. Sigest.

lundi 3 septembre 2012

Il ne faut pas brûler le drapeau hongrois



Il ne faut pas brûler le drapeau hongrois

par Jean Dorian


Le drapeau représente le symbole d’un peuple. Or dans l’affaire safarov le peuple hongrois n’est pas responsable et ils ont manifesté très rapidement leur sympathie vis-à-vis des Arméniens déplorant la décision inique de leurs dirigeants en commençant pas le président Viktor Orban et le ministre de la Justice Tibor Navracsics.

Si les Arméniens veulent brûler quelque chose cela devrait être les images de ces personnages méprisables qui sont Ilham Aliev, Viktor Orban et la marionette Tibor Navracsics.



Viktor Orban, président de la Hongrie a été reçu à Bakou par Aliev, le 30 juin 2012.






Ilham Aliyev, le dictateur de Bakou, dans le top 10 des dictateurs les mieux élus.













Viktor Orban, président de Hongrie
A Budapest, le chef du gouvernement, Viktor Orban, s'empare peu à peu de tous les leviers du pouvoir et façonne une Constitution à sa botte. Une "démocrature" prend forme au sein de l'Europe. Tandis que les pays de l'Union, qui ont d'autres soucis, tardent à réagir. 











Le comble du cynisme :
La présidence hongroise souhaite rendre l'UE plus proche des citoyens, a déclaré Tibor Navracsics, ministre de l'Administration publique et de la Justice lors de l'audition devant la commission « Libertés civiles, justice et affaires intérieures », puis devant la commission « Affaires juridiques », le 18 juillet 2011.




Tibor Navracsics, ministre de l'Administration publique et de la Justice et vice-premier ministre de Hongrie.

samedi 1 septembre 2012

Syrie : Le Sommet des non-alignés à Téhéran...

Syrie : Le Sommet des non-alignés à Téhéran...
gifle retentissante à l’impérialisme  occidental ?


par Docteur Amin Hoteit
  

Pour Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, est « coupable » tout Syrien qui soutient les autorités syriennes, et donc le peuple syrien, dans une guerre non déclarée par terroristes interposés promus au rang de révolutionnaires admirables… Ce Syrien là est non seulement coupable mais aura à « rendre des comptes »… ! Voilà les bribes de phrases accidentellement entendues sur une chaîne de télévision française le 30 Août 2012… Accidentellement, parce qu’il n’est plus supportable de les écouter mentir, volontairement ou par mimétisme, à longueur de jours et de nuits…  surtout lorsque Monsieur le Ministre après avoir bien fait pleurer dans les chaumières, en inversant les rôles, use de la phrase magique : « nul ne pourra dire qu’il ne savait pas ! ».
Monsieur le Ministre… ils savent ! Ces syriens qu’ils soient des opposants patriotes ou de purs loyalistes connaissent la réalité syrienne mieux que vous ne la connaîtrez jamais et sont loyaux  à l’égard de la Syrie et de la France au moins autant que vous l’êtes… au moins ! Si les hasards de la vie ont fait qu’ils ont adopté la nationalité française… rien, absolument rien, ne les condamne à trahir leur patrie d’origine sur vos conseils… rien ne les oblige à rejoindre les marionnettes désarticulées des « opposants made in France ». D’autant plus que des personnalités éminentes de ce pays ne se dérobent plus pour dire et écrire que votre « diplomatie » va à l’encontre des intérêts et des valeurs de la France quelles que soient ses difficultés actuelles, et que la grande majorité de la vraie « communauté internationale » ne dit pas le contraire et vous le fait savoir [NdT].  
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Dès la première semaine de sa présidence du Conseil de sécurité, la France a tenu à fixer le 30 Août  pour  la convocation d'une réunion destinée à « discuter du cas  syrien » ; ce qui pose la question de savoir pourquoi elle a choisi une date aussi tardive malgré l’accélération des événements sur le terrain et l’évolution de la situation politique, notamment depuis que Mr Kofi Annan a été poussé à démissionner de son poste d’émissaire onusien chargé d’apporter une solution  pacifique à la crise.
Avant d'examiner cette question nous rappelons que, dès le début de « la crise syrienne », la France a joué un rôle de premier plan non seulement par son ingérence à tous les niveaux mais aussi en se posant comme « le pays d’accueil » d’une prétendue « opposition syrienne » qui s’est traduite sur le terrain par le terrorisme tuant et déplaçant les Syriens… En effet, le gouvernement français a contribué avec ceux de quatre autres pays [États-Unis, Turquie, Arabie saoudite, Qatar] à encourager les actes terroristes en Syrie et à empêcher toute solution politique fondée sur le dialogue national entre Syriens de tous bords, se révélant de plus en plus pressé de se débarrasser des autorités syriennes pour leur substituer un gouvernement inféodé à l’Occident  et de préférence à lui-même !
Il est évident que la France ne décide pas seule de son degré et de son timing d’ingérence dans les affaires syriennes, mais qu’elle agit en parfaite coordination avec « le camp des agresseurs de la Syrie sous direction US », d’où le choix du 30 Août dicté par les besoins et objectifs de ce camp et se rapportant à deux raisons principales.
1. La première raison correspond à leur volonté de préparer l'environnement international à une résolution du Conseil de sécurité qui puisse leur permettre d’atteindre leurs principaux objectifs en Syrie et dans la région, après avoir levé les obstacles engendrés par les vetos de la Russie et de la Chine qui ont fait échouer le plan échafaudé pour justifier leur ingérence en Syrie. C’est pour cela que chacun de ces cinq gouvernements, à commencer par celui de la Turquie, s’est remis aux lamentations humanitaires et à la promotion de zones tampons ou « zones de sécurité pour terroristes » tout en appelant à  la formation d’un « Gouvernement de transition » qu’il serait prêt à reconnaître ! Mais pour autant, les groupes terroristes n’ont pas cessé de perpétrer  assassinats et massacres d’une bestialité sans pareille dans plusieurs régions syriennes, notamment à Darraya et Germana près de Damas [*] ; ce qui, à notre avis, ne modifiera en rien l’opinion de tout observateur raisonnable. En effet :  
1.1.  Concernant les couloirs humanitaires, les zones tampons ou de sécurité… il n’est pas inutile de rappeler que la Russie et la Chine persistent dans leur refus de toute ingérence et dans leur soutien à la « Déclaration de Genève » qui ne reconnait que la solution du dialogue sans aucune atteinte à la souveraineté de l’État syrien. Par conséquent, s’entêter à créer de telles zones, en dehors  du Conseil de sécurité, signifie la guerre contre la Syrie menée par ce même camp et donc par l’OTAN dont nous connaissons les réticences face aux risques d’une nouvelle guerre, ainsi que les insuffisances militaires surtout depuis que l’Iran a fait savoir sa ferme décision d’intervenir en cas d’agression. C’est ainsi que nous comprenons les paroles du Président syrien et de ses alliés qualifiant d’ « irréalistes » ce subterfuge de « zones… », quel que soit le nom qu’on leur donne !
1.2. Concernant le  « Gouvernement de transition » que la France exige et se hâte de concocter s’imaginant que «  les multiples oppositions syriennes », qui n’ont même pas réussi à se mettre d'accord sur un Conseil unique qui les réunisse alors qu’elles sont sans autorité aucune, puissent construire une autorité gouvernementale représentative des Syriens, sans terre, sans peuple, et sans autre pouvoir que celui « du terrorisme sous ordre multinational ». Une telle exigence est donc toute aussi inefficace et irréaliste que la précédente !    
1.3. Reste l’exploitation de la carte des « massacres à répétition » manifestement programmés avant chaque réunion du Conseil de sécurité consacrée au cas syrien pour être faussement attribués à l’Armée et aux autorités syriennes… Il va sans dire qu’elle est désormais grillée et obsolète aux yeux de bon nombre d’États puissants de la planète, maintenant que le monde s’est divisé en deux camps plus que méfiants l’un vis-à-vis de l’autre !
2. La deuxième raison correspond à leur volonté de nuire à  l'Iran et de perturber le « Sommet du Mouvement des non-alignés » prévu à Téhéran le 30 Août justement, ce même jour choisi par la France pour la réunion du Conseil de sécurité sous sa présidence, depuis qu’avec ses alliés elle a clairement pressenti que le succès de ce Sommet serait une gifle retentissante donnée par l’Iran à l’Occident et plus particulièrement aux USA qui n’ont cessé de tenter de l’intimider militairement, de l’isoler diplomatiquement, et de lui imposer un blocus économique de plus en plus serré sous l’éternel prétexte de son ambition nucléaire qui menacerait la paix. Mais malgré le mépris des médias occidentaux faisant comme si un tel Mouvement n’existait pas, et malgré toutes les tentatives occidentales pour boycotter sa réunion en faisant pression sur tel ou tel gouvernement pour en réduire le niveau de participation, semer la zizanie entre les participants, et surtout jeter le doute sur ses décisions et recommandations, le Sommet de Téhéran est une réussite puisqu’il a abouti à ce qui suit : 
2.1. Le rééquilibrage des relations internationales après dépoussiérage du « Mouvement des non-alignés » en déclin depuis la disparition de trois de ses dirigeants historiques [Nasser, Tito et Nehru] et la dissolution de l'Union soviétique. Un rééquilibrage qui constitue une nouvelle étape sur la voie d’un monde multipolaire après celle des trois double-vétos russes et chinois qui ont empêché les États-Unis d’utiliser « le Conseil de sécurité » pour mettre en œuvre leurs politiques d'agression  et les ont poussés, en désespoir de cause, à solliciter « l'Assemblée générale des Nations Unies » pour camoufler leur échec et faire croire qu’ils contrôlaient toujours la « communauté internationale ». Un rééquilibrage rendu possible par la volonté de 120 pays réunis à Téhéran autour de décisions justes et rationnelles pour le bénéfice de tous les peuples et loin de toute soumission aux diktats de la seule puissance US. Il n’est donc pas exagéré de dire que nous avons assisté à une « seconde naissance du Mouvement des non-alignés », à l’initiative de l’Iran, prélude certain d’un nouvel ordre mondial !
2.2. La démonstration du ridicule de la logique de certains gouvernements occidentaux et de leurs médias hostiles à l'Iran qui, par son accueil à tous ces pays du monde réel, reprend sa juste place dans le cortège des nations de la communauté internationale malgré toutes leurs allégations contraires.
2.3. Un éclairage nouveau sur la réalité d’un pays musulman qui a réussi sa révolution et son indépendance en mettant ses richesses et ses capacités au profit de réalisations nationales incontestables et à l’abri de toute hégémonie ou servitude étrangères, ce dont les Iraniens ne sont pas peu fiers !    
2.4.  La recherche sincère d’une solution à la crise syrienne par le respect de la volonté du peuple  syrien, seul habilité à décider en toute indépendance de la composition de son gouvernement qui ne saurait arriver sur les chars des forces d’occupation…  La simple adoption d'une telle position par le « Sommet des non-alignés » est susceptible de conduire à l'échec de tous les plans US et de ses suiveurs  à l'Assemblée générale des Nations Unies.
2.5. La résistance face à  l'hégémonie US et au colonialisme occidental en plus de la remise en question du fonctionnement des instances internationales et de la restructuration du Conseil de sécurité… Même si nous sommes conscients que ces révisions ne se réaliseront  pas de si tôt, il n’en demeure pas moins que ce Sommet qui a réuni  les deux tiers des pays du monde se dirige dans cette direction ; ce qui met au défi l'Occident et plus particulièrement les États-Unis confrontés à la volonté  de la communauté internationale réclamant la justice et la stabilité.
Globalement,  nous pouvons donc dire que « le Sommet des non-alignés qui s’est tenu à Téhéran » est un épisode supplémentaire de la série des victoires de l’Iran et de ses alliés qui, ajouté aux épisodes précédents, constitue un camouflet à l’Occident en situation d’échec, et augure d’un Nouvel Ordre Mondial plus équilibré et d’un Moyen Orient appartenant à ses peuples !
Dr Amin Hoteit
31/08/2012

Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal [Biologiste]

Article original : Al-tayyar   
قمة عدم الانحياز في ايران ... صفعة بوجه الغرب ؟
(العميد امين حطيط)  
http://www.tayyar.org/Tayyar/News/PoliticalNews/ar-LB/amine-heteit-hh-4933.htm